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 Les chroniques de Conan

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Conan
Fléau abyssal
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Conan


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MessageSujet: Les chroniques de Conan   Les chroniques de Conan EmptyJeu 4 Mai 2006 - 5:50

Il y a de cela fort longtemps, à une époque où la chevalerie moyennageuse n'existait pas encore, dans une lointaine contrée d'une planète verdoyante, dans le petit village de Phoshan, naquit par un beau matin de printemps, un enfant dont la destinée allait le mener progressivement du bonheur absolu aux atrocités les plus abominables, sous le regard d’une entité dont la puissance et l’ancienneté dépassent l’entendement…

Elevé selon le rythme des saisons, le jeune Conan grandit dans une famille de fermiers. Son père, lui même fils et petit fils de fermier, était un brave gaillard, rondouillard, l’air jovial, ne rechignant pas à la tâche, et toujours prêt à rendre service à droite et à gauche, lorsqu’il s’agissait d’aider à la construction de nouvelles maisons dans le village, de rénover l’école ou le temple, ou tout simplement d’aider d’autres fermiers lors des moissons, du plantage de piquets, des récoltes. Pour cette raison, il y avait souvent de la visite à la ferme familiale, et en bien des occasions, d’autres gais lurons passaient tapper le bout de gras et boire de la gnôle ou du vin.

La mère de Conan, une femme robuste, une campagnarde aussi bien dans les attitudes que dans les gestes et la corpulence, avait un rire réputé dans le village pour être très communicatif. Elle avait également l’art et la manière de réussir de délicieuses pâtisseries, avec des secrets qu’elle gardait précieusement, ce qui avait parfois pour conséquences d’agacer d’autres femmes du village. La réputation de ses pâtisseries faisait que régulièrement, lorsque les grands gaillards passaient voire le père de Conan pour discuter de choses et d’autres, ils amenaient leurs enfants, toujours curieux et impatients de savoir ce que sa mère avait dans ses placards.

C’est ainsi que dès son plus jeune âge, Conan partagea ses jouets avec la fille de Voshir, cette petite blondinette aux joues toutes roses et aux genoux sans cesse écorchés, répondant au doux nom d’Eodine. Ces deux là étaient inséparables, toujours à courir les prés, à jouer près des ruisseaux, attrapant grenouilles et écrevisses, grimpant et se construisant des cabanes dans les arbres alentours.

Mais alors qu’ils étaient tous deux âgés de huit ans, Eodine tomba gravement malade au début d’un hiver rigoureux. Ses petits poumons la faisaient souffrir, elle ne respirait plus que très faiblement, et était incapable de marcher, ni même de bouger de son lit. Elle tombait régulièrement inconsciente, et finit même par s’évanouir et sombrer dans un sommeil si profond, que pendant des jours durant, elle ne revenait pas à elle. Eodine vomissait, Eodine était devenue toute maigre, les traits tirés, les joues creusées, et commençait à perdre ses cheveux par poignées. Eodine était perdue, car dans ces contrées éloignées de tout, les plantes ne suffiraient pas à guérir la petite fille.

Le jeune Conan resta à ses côtés tout l’hiver, auprès d’elle. Au début, il passait tous les jours demander des nouvelles à la mère d’Eodine et lui faire un petit câlin chaleureux, mais quand son état s’était aggravé, le petit garçon, bouleversé par ce qui se produisait, avait fait des mains et des pieds pour rester auprès de la petite Eodine jour et nuit. Il dormait à côté d’elle, dans sa chambre, sur une peau de bête, à même le sol, il avait lui aussi perdu l’appétit, et la seule chose qu’il avalait abondamment, c’était des infusions bien chaudes préparées par la mère d’Eodine et par la sienne, qui passait de nombreuses heures à soutenir la famille dans cette terrible épreuve.

A chaque fois que la petite fille reprenait conscience, elle ouvrait les yeux sur le visage en larmes du jeune Conan, qui ne pouvait se retenir de pleurer, alors qu’il aurait voulu apporter à Eodine espoir et réconfort. Mais sa gorge était serrée. Son cœur était gros. Le petit garçon ne souriait plus depuis deux mois maintenant, il ne parlait presque plus non plus, et ses seuls mots concernaient Eodine. Ils se tenaient la main, Eodine avec toute la volonté du monde de garder les yeux ouverts sur son ami, et Conan sanglotant et hoquetant…

Au début du printemps suivant, alors que Conan allait avoir neuf ans, l’état de santé d’Eodine s’améliora soudainement, sa respiration reprit de la vigueur, ses vomissements disparurent peu à peu, et l’appétit lui revint. En à peine deux semaines, la petite fille avait reprit suffisamment de force pour pouvoir se lever de son lit et faire quelques pas. Elle mit néanmoins trois ans pour se remettre totalement de sa maladie, pendant lesquels Conan avait veillé sur elle, s’occupant tout les jours à trouver quelque chose qui puisse la faire sourire.

Il avait commencé par la porter près du petit ruisseau qu’elle aimait tant, lui ramener des pommes, lui offrant des bijoux faits avec deux cerises, qu’elle adorait porter aux oreilles. Conan lui redonnait goût à la vie, et savait la convaincre du contraire, lorsque la petite fille pensait ne jamais recouvrer toutes ses forces.

Ces deux là étaient devenus inséparables, et les liens qui les unissaient avaient débouchés sur une telle complicité et une telle tendresse, que c’est tout naturellement, qu’arrivés la période tourmentée et excitante de l’adolescence, ils échangèrent leur premier baiser. Un baiser secret. Un baiser volé. Un baiser sucré. Un baiser éternel. L’amour de Conan pour Eodine était devenu tel, que son cœur battait la chamade à longueur de temps, ce qui l’avait surprit au début. Il connaissait Eodine depuis sa plus tendre enfance, et son affection pour elle était infinie. Jamais il n’aurait cru qu’elle puisse un jour se décupler pour ainsi atteindre cette puissance, et ce qui rendait ce sentiment encore plus fort, c’est qu’il était mutuel…

Arrivés à l’âge de 19 ans, Conan et Eodine décidèrent de se marier. Conan avait expliqué à Eodine qu’il ferait toujours plus que son possible pour la couvrir de bonheur et d’attentions, mais qu’il espérait un jour pouvoir également remplacer les cerises qu’elle portait aux oreilles chaque été par de vrai bijoux, faits d’or et de pierres précieuse. Il est vrai que dans le village, les métaux précieux étaient rares, seule un femme portait à son doigt un anneau doré. Eodine répondit alors à Conan que c’était lui son plus beau cadeau, c’est lui qui avait veillé sur elle pendant sa maladie, c’est lui qui s’était chargé de sa convalescence, c’est lui qu’elle aimait, et que toutes les pierres précieuses et tout l’or du royaume n’y changeraient rien.

La semaines suivante, Conan s’était décidé à aller demander au vieux Voshir la main de sa fille. Rien qu’à l’idée d’aller le voire, Conan sentait l’angoisse monter en lui, car cela supposait que non seulement il avoue l’amour qu’il portait à Eodine, mais qu’en plus, par le fait de se marier avec elle, ils allaient prendre un foyer, et Eodine allait quitter ses parents. Conan était terrorisé en pensant à ce qu’allait être la réaction du père d’Eodine. Mais qu’à cela ne tienne, son amour était plus fort, et puis, c’était la tradition, chaque homme se devait un jour d’aller affronter le père de son aimée à ce sujet.


Dernière édition par le Jeu 4 Mai 2006 - 6:04, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les chroniques de Conan   Les chroniques de Conan EmptyJeu 4 Mai 2006 - 6:04

Alors que le vieux Voshir était encore aux champs par cette belle journée de fin d’été, Eodine et Conan s’étaient rendu chez ses parents, et avaient annoncés à la mère d’Eodine leurs intentions, et ce que s’apprêtait à faire Conan. La vieille femme en fut toute bouleversée, et fondit en larmes sous cette magnifique émotion, bien que tout le village s’attendait depuis des années à ce que cela se produise. Leur amour était évident, flagrant, et beau.

Conan attendait, anxieux, assis derrière la lourde table de la cuisine, faisant face au couloir menant à la porte d’entrée de la demeure. Lorsque des bruits de pas se firent entendre à l’extérieur, Eodine su que son père rentrait des champs et se rendit dans sa chambre, car cela ne se faisait pas, qu’une fille assiste à la demande de sa main par son aimé auprès de son père. Conan crut que son cœur allait sortir de sa poitrine tellement il battait fort. Ses jambes étaient devenues comme du coton, et son visage aussi blanc que de la neige tandis que ses mains tremblaient et étaient devenues moites…

La mère d’Eodine lui lança un regard complice avant de s’engouffrer dans le couloir afin d’accueillir en sa demeure son mari rentrant d’une dure journée de labeur. Conan entendit le bruit de la porte d’entrée qui grinçait, et n’avait qu’une envie, celle de fuir en courant et d’aller se cacher loin de tous. Mais qu’allait-il faire ? Après cette entrevue avec le père d’Eodine, plus rien ne serait jamais comme avant, ils pourraient alors se marier et afficher leur amour au grand jour, et puis quelques temps après, Eodine et lui auraient des enfants. Sur ces pensées, Conan inspira profondément, tandis que le bruit des pas dans le couloir se faisaient plus proches, plus distincts. Dans un instant, les parents d’Eodine allaient pénétrer dans la cuisine. Dans un instant, il serait face à son père. Dans un instant, il ferait sa demande. Dans un instant, il allait affronter son destin…

Sa première réaction fut la surprise. Lorsque son regard pénétra celui de la mère d’Eodine, il crut que l’expression de ses yeux hagards signifiait que le père d’Eodine n’était pas de bonne humeur, et que ce n’était vraiment pas le moment de lui faire la demande en mariage. Sans comprendre ce qu’il voyait, il se rendit compte que la vieille femme se tenait la gorge d’une main, tandis qu’un épais liquide rougeâtre glissait entre ses doigts. Dans un râlement ignoble, la mère d’Eodine tomba face contre terre, raide morte, laissant apparaître derrière elle un homme d’une forte corpulence, aux traits burinés par le soleil et la guerre, avec une horrible cicatrice parcourant son visage, du menton jusqu’à l’arcade sourcilière gauche.

Conan resta pétrifié, il ne comprenait pas ce qui se passait. Il n’avait jamais vu quelqu’un de mort, et encore moins mourir sous ses yeux. L’homme avança alors et se retrouva au milieu de la cuisine. De la main, il saisit la table derrière se trouvait Conan et la renversa bruyamment en direction de l’âtre. Conan était terrorisé, Conan était incapable de bouger ou de penser, mais que se passait-il ? Pourquoi ?

Le barbare empoigna Conan par le col et lui donna un puissant coup de tête en plein visage, lui pulvérisant le nez, et lui entaillant profondément le bas de l’arcade sourcilière. Conan tomba sur les fesses, sonné, l’arrière de sa tête heurtant l’assise du tabouret sur lequel il était assis jusqu’alors. Le goût du sang dans la bouche, l’envie de vomir, et puis cette brume, ce voile rougeâtre lui brouillant la vue, et puis plus rien, Conan sombra dans l’inconscience.

Ce sont les hurlements d’Eodine qui lui firent reprendre conscience. Lorsqu’il ouvrit les yeux, il vit son aimée couchée sur le sol, sur le dos, les vêtements arrachés, sa peau blanche à la vue de tous, et ce fourbe, défroqué, qui s’adonnait à l’acte le plus vil et le plus bestial que l’homme puisse commettre, sous les regards et les rires de deux de ses congénères, dont un occupé à se rhabiller, ivre mort. Conan se releva en chancelant, voulu se saisir d’un tabouret pour punir ces hommes qui violaient son aimée, sa douce Eoline, et fut stoppé net par une douleur au bas ventre. Le souffle coupé, il baissa son regard et vit tout d’abord un pommeau, puis la garde d’une épée lui transperçant l’estomac. Titubant sur quelques pas, la main tendue vers le visage d’Eodine, il tomba a genoux à côté d’elle, du mettre la main au sol tandis que son sang commençait à faire une flaque noirâtre sous lui, puis s’effondra lourdement sur le côté, les yeux plongés dans ceux d’Eodine, terrorisée, martyrisée, dans sa chaire et dans son âme. Conan voulut balbutier quelques mots, mais un spasme suivit d’un reflux de sang dans sa bouche l’en empêchèrent, et puis plus rien. Le noir, l’obscurité, avec en arrière fond sonore, un vague échos de ce qui se passait dans la pièce, cette pièce qui semblait si loin à présent, loin, …, Eodine, …., Eodine, …..

* * * * *

Le noir. L’obscurité. Une terrible douleur au ventre. Un visage qui fait mal. Le goût du sang dans la bouche. Impossible de respirer par le nez. Et puis des voix, des voix d’hommes. Des voix douces…

Conan reprenait conscience peu à peu. Il cherchait à ouvrir les yeux mais n’y parvenait pas. Il était faible, incapable de bouger, et puis soudain, cette odeur, cette forte odeur de naphte et de camphre, des poumons qui font mal, la tête qui tourne, l’œil droit qui s’ouvre, et ce visage au dessus de lui…

Un visage apaisé, aux traits rassurants, le crâne tondu, non, tonsuré, oui, c’était un moine, un moine qui s’occupait de lui. Conan referma les yeux un instant, reprenant ses esprits. Eodine !!!
Où était Eodine. Il tenta brusquement de se mettre assis, mais la terrible douleure qu’il ressentait au bas ventre lui fit pousser un gémissement, tandis que le moine devant lui l’empêcha de se relever, en lui maintenant les épaules avec ses mains. Conan, semi assis, ouvrit alors le seul oeil qui le pouvait encore, et scruta la pièce alentour. La cuisine était sans dessus dessous, tout avait été renversé, les vaisselles brisées, et puis soudain, cette vision, la vision, ce genre de visions qui marquent l’esprit d’un homme de manière irrémédiable pour le reste de sa vie, ce genre de visions qui rendent fou, ces visions qui conduisent au suicide…

Suspendue à un crochet de boucher ancré au plafond, pendait une masse rougeâtre. Conan ne comprit pas tout de suite de quoi il s’agissait, mais quand il réalisa que cette charogne infâme qui pendait là était tout ce qui restait de sa belle et douce Eodine, il poussa un hurlement d’horreur, de terreur. Ces hurlements qui vous glacent le sang, ces hurlements de douleur dont on se rappel toute sa vie, ces hurlements qui viennent hanter vos rêves si un jour vous avez le malheur de les entendre.

Eodine avait été suspendue par les pieds à ce crochet de boucher, la tête en bas, et les barbares s’étaient amusés à lui trancher les doigts, les oreilles, le nez, les lèvres, les seins… Et quand la pauvre Eodine n’avait plus suscité chez eux le moindre intérêt, agonisante, la vision de son aimé gisant auprès d’elle, transpercé de part en part, non loin de sa mère, la gorge tranchée, et bien ces barbares sanguinaires, plutôt que de la détacher et d’achever ses souffrances, ces barbares sanguinaires lui avaient ouvert le ventre, de sorte que suspendue par les pieds, ses viscères s’étaient répandues sur le sol.

Conan sombra à nouveau dans l’inconscience, sur cette dernière vision qu’il eut de sa douce et bien aimée Eodine…
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